jeudi 10 septembre 2009

C'est une histoire d'argent

Je suis certaine de peu de choses. Mais je crois fermement qu'il n'est pas possible que le sens de vivre soit vers une sécurité monstrueuse pour certains et une inquiétude permanente pour d'autres.
Je travaille pour fonder une entreprise d'économie sociale. On s'entend dire qu'il faut se débrouiller pour trouver des façons de devenir autonome. Les femmes, les artistes, devenez entrepreneures. C'est bien, vous deviendrez autonomes financièrement. Bravo.
Plus on observe les fonctionnements pour accéder à des subventions, que ce soit en tant qu'artiste ou en tant qu'entrepreneur, la base est toujours l'argent. Ne demande pas si tu en as besoin. Le besoin est un ami lépreux. Tu dois montrer ton autonomie avant d'obtenir quoi que ce soit.
Ce n'est pas un chemin vers l'autonomie, c'est un plus à ta réussite préalable. Il n'y a aucune instance gouvernementale qui fera la différence dans un projet. Elle viendra compléter un financement déjà solide. Le gouvernement ne prend aucun risque de développer une idée mais soutien celles qui fonctionnent déjà. Si tu es un artiste, tu dois avoir un rayonnement, terme hautement subjectif qui permet de laisser ceux qui n'ont pas les moyens pour se faire connaître de rester dans l'ombre. Et pour les entrepreneurs, tu dois avoir un investissement de départ.On comprend le principe, on est impuissant face à une machine que l'on continue de financer.
Mais le principe est simple autant qu'il n'est pas juste. Il favorise ceux qui sont déjà favorisés. Pour les défavorisés, c'est la survie seulement qui est tolérée. Le rêve américain dans toute sa splendeur. Les pauvres enrichissent les riches tout en continuant de croire qu'il y a des possibilités de s'en sortir.
C'est bien, tu peux faire des projets qui te permettent de subsister pendant trois ou quatre mois. Si tu as été sage et que tu as travaillé, tu as droit au chômage autant que n'importe qui. C'est parfait. Mais comment tu crois investir dans une entreprise avec moins que le seuil de pauvreté comme revenu?
Mais pour réponse, je ne reçois que des haussements d'épaule, des regards fuyants ou des moues désaprobatrices. Et pour cause! Quand tu n'as pas d'argent, tu es un quêteux. Peu importe tes compétences, ton talent, tes projets, tes réalisations.
Je vous entends vous dire, encore une communiste! Devrait-on entretenir tout le monde sous prétexte qu'ils ont du talent? Ne serait-ce pas un peu subjectif d'ailleurs?Bien sûr, ce n'est pas ce que je dis. Ce que je dis c'est que tellement tout est basé sur l'argent qu'il n'y a aucun autre moyen d'en faire que d'en avoir. Et pour en avoir, le meilleur chemin n'est pas toujours honnête. C'est les valeurs sur lesquelles reposent notre système. Même le gouvernement n'encourage que ceux qui réussissent. Tout est fait pour ceux qui ont de l'argent.
Alors, qu'on me dise en face que les pauvres c'est parce qu'ils veulent bien le rester et je frappe. Oui, c'est une menace. Jamais je n'ai cru mais j'ai essayé, parce que je me sentais terriblement rejetée, que la valeur d'une personne se calcule. Donc, même un sans talent mérite de manger. Comme le système oblige les artistes à réussisr un minimum financièrement dans la jungle sauvage du capitalisme, les oeuvres d'art perdent de la qualité. On ne fait pas de la recherche atristique en crevant de faim. Oui, on peut, d'accord. Mais pas avec des enfants à charge. Bon, même ça on peut. Mais une vie de misère, sacrifiée, parce que l'art est plus important que soi-même, pitié!
On n'accepte plus l'idée du génie, les grands écrivains sont morts, il n'y a plus de grands compositeurs, plus de poètes, alors pourquoi les artistes se sacrifieraient pour leur art? On travaille dans les restaurants, les bars, les bureaux et on travaille notre art le dimanche. Du coup, on ne se fait pas reconnaître en tant qu'artiste et les subventions ne sont pas accessibles. Ensuite, nos pairs se moquent de nous pour être sûrs d'être dans la bonne gang et ne pas subir l'exclusion eux aussi. Pas assez de rayonnement. Quand on n'a pas de quoi manger, la lueur du rayonnement peu baisser, effectivement.
Alors, quelle est la solution? Adopter le comportement prescrit: rentrer travailler dans une entreprise qui te sous-paye parce qu'ils ont le gros bout du bâton, t'en a besoin de cet argent et moi, j'ai pas besoin de toi. Ça fait la file dehors pour une maigre paye, pour éviter l'humiliation de la pauvreté. Parce que tout le monde sait bien que finalement, quand on est pauvre, c'est pas parce qu'on le veut bien.
C'est ça le plus beau pays du monde. C'est comme ça que tu apprends à tes enfants à vivre. À l'école, tu peux encore rêver, mais ce ne sera pas long que tu verras que ta personnalité, si elle n'entre pas dans l'unique chemin que tu peux prendre quand tu es petit, bonne chance!Je ne suis ni communiste ni capitaliste. Je suis anti-pouvoir. Le pouvoir signifie la perte de la dignité autant que les pauvres on leur enlève. Quand tu n'as pas quelque chose, ce n'est pas en le prenant à d'autres que tu le reçois. La guerre au pouvoir est déclarée. Pouvoir égale abus. Pouvoir égale meurtre.
La société a le devoir de prendre en charge réellement ceux qui n'entrent pas dans les standards. La collectivité a des devoirs et des responsabilités. Est-ce que les parents ne font pas vivre leurs enfants? Pourtant, ils ne rapportent rien directement que des soucis, des dépenses, des contraintes. Est-ce que leur amour justifie tout cet investissement? Il n'y a aucune garantie qu'ils deviendront rentables.
Je pense que l'évolution des droits de la personne est très légère mais je n'ai d'autre solution pour ma vie que de continuer d'avancer dans le sens que je crois bien pour l'humanité. Si cela fait de moi une folle, monoparentale, pauvre, rejetée par sa propre famille, et bien je serai monoparentale, pauvre, rejetée par ma propre famille mais digne, fière, et intègre. Oui, intègre le ventre vide vaut mieux qu'à genoux le ventre plein. Jamais je ne plierai. Jamais je ne ferai passer mes besoins physiques avant mes valeurs, pas dépassé une certaine mesure. Pas enrichir des tueurs, plus jamais enrichir des voleurs.

samedi 29 août 2009

Féminisme et féminité

Je suis femme.
J'ai une sexualité de femme.
J'ai une sensibilité de femme.
Je suis mère.
Je suis cinéaste.
Je veux les combler d'attentions, d'amour.
C'est comme ça que s'exprime mon amour.
Il y a en moi toute l'histoire de l'humanité. Toutes les femmes sacrifiées.
Et je sens si profondément l'amour.Tout mon corps acceuille la puissance comme un don.
Les voluptés de mon amour ne peuvent être brimées.
Je reçois le don de l'homme et j'aime que l'homme me fasse ce don.
Ma sexualité est secrète et intérieure. Mon amour est un coeur sacrifié.
Je suis femme.
Je choisi de qui j'accepte le don. Le désir et l'attention des uns, et surtout, de ceux qui croient qu'ils peuvent obtenir de moi la soumission parce que je suis femme et donc, en position de faiblesse ou d'infériorité, ne me fait pas plier.
J'aime la puissance de l'homme et j'accepte le don de cette puissance quand je l'aime. Cette situation ne me met pas en position d'infériorité.
Le féminisme c'est affirmer qu'on est femme, sans adopter les comportements masculins pour se faire respecter.Je suis une personne indépendante et insoumise, indomptable. Que cet aspect excite des hommes, cela n'est pas mon problème et je ne voilerai jamais ma sexualité, mon corps aussi désirable soit-il ou lorsqu'il ne sera plus désirable, l'intégrité totale de ma personne m'appartient.Trop souvent on s'imagine et on s'est imaginé que parce que la femme ouvre son corps et son coeur, elle appartient à celui qui est l'objet du don féminin.
Le don féminin de l'amour n'est pas moins libre et indépendant que le don masculin de l'amour.
Le désir de l'homme n'est pas une fin pour une femme. L'attention des hommes n'est pas valorisante.
Je laisse un homme m'aimer parce que je l'aime. Il n'y a pas de faveur, pas de moyen de contrôler une personne autrement que par la peur. C'est donc la lâcheté qui a dicté les relations de contrôle des siècles derniers.
En quoi le fait d'aimer d'une façon féminine est inférieur? J'ai un désir féminin. J'aime comme une femme aime.
Ce don de mon coeur n'est pas une prémisse à une vie de soumission et de sacrifices. Je ne sacrifierai rien que ce que je veux donner. Si je porte la vie, une vie qui est la rencontre entre la puissance et l'endurance, elle est aussi libre et indépendante.
La puissance ne vaut pas mieux que l'endurance. Le désir qui motive l'homme m'émeut, cela ne fait pas de moi un être inférieur. Si je souhaite acceuillir l'énergie que son désir de moi a générée, je goûte la même puissance, même si je lui laisse le mérite de l'explosion, en moi, c'est une implosion. Une implosion que j'absorbe et qui me rend plus belle et plus désirable encore. Si j'ai le cran de prendre l'explosion, je ne suis pas plus faible que celui qui la donne.
Mais mon corps demeure à moi seule. Et le sien à lui seul. Le partage doit demeurer libre pour les deux corps qu'on explose ou qu'on implose. Le jugement est une erreur humaine qui se perpétue et qui fait souffrir. Est-ce qu'on juge les enfants pour leur pureté? Pourquoi juge-t-on les femmes et les hommes pour leur féminité?
Tout ce qui montre une apparence de faiblesse est condamné. Que ce soit la tristesse, la maladie, la soumission, ces émotions et ces choix sont aussi beaux et intéressants que la puissance et la force.
C'est la déshumanisation qui dicte aux uns de blesser ceux qui montrent leurs faiblesses. Mais les plus faibles sont ceux qui ont besoin de voir les autres souffrir pour vivre.
La force féminine est inouïe. Une force assez indépendante pour donner malgré tout, pour se préoccuper du bonheur des autres. Les perceptions sont à l'envers parce que c'est le superficiel qui règne.
C'est dans l'intégration de la faiblesse que se trouve la plus grande force. Parce que la vrai force est l'absence de peur. Le courage traditionnel qui met en valeur la force physique masculine a eu une suprématie incroyable. Et pourtant, ce n'est que ma force féminine, celle qui intègre mon désir de plaire à l'homme que j'aime et à mon père, qui me donne la force d'être indépendante de tout jugement et de faire ce que mon coeur me dicte avec toutes les conséquences, avec toute la plénitude qui émane des décisions responsables face à son propre coeur. Il me possède, il possède cette partie de moi qui l'aime. Et c'est bon d'être femme et d'être possédée. Mais je suis un être humain libre, indépendant, fort, courageux, créatif, intelligent et je ne donne ma soumission d'amour qu'à celui qui m'aime comme je le souhaite. Je ne suis pas qu'un sexe, qu'un désir de l'homme, qu'une mère. Que l'on me dise que les hommes ne savent plus comment agir à cause du féminisme! J'en rirai jusqu'à ma mort. La suprématie masculine est tellement profonde qu'on ne la voit plus. Les femmes doivent prouver leurs compétences. Les femmes doivent faire leur crédibilité. Les femmes doivent s'excuser d'être femme.On peut être belle et intelligente, mais d'une beauté tranquille et non menaçante pour la virilité. Une femme baisable avec des couilles c'est drôle uniquement si on réussit à la soumettre.
Mais je déclare sans pâlir et sans m'agenouiller que je suis une femme libre, sexuelle, mère, indépendante et artiste et que la menace ne me fera plus jamais oublier qui je suis, que je dois rien à personne, que je n'ai de comptes à rendre à personne et surtout pas sur ma façon d'aimer.
Je suis femme.
Je suis mère.
Je suis putain.
Je suis amoureuse.
Je suis secrète.
Je suis indépendante.
Je suis libre.

Le sens du partage

Quelque part entre la routine et l'abrutissement, parfois, on ressens...
Une émotion furtive traverse notre corps
Les critères du concret sont dénaturés.
On voudrait vivre, mais on survit
On attire et pourtant on repousse
On accepte et on ne regarde plus
Ensuite, il n'y a pas de paix
Parce qu'elle vient du concret refusé
Les sentiments brûlent, coulent, volent, grandissent
Les ignorer c'est mourir
Le naturel du partage
L'expérience du partage
Le vrai partage
Donner un instant
Prendre en considération quelqu'un d'autre
Agir pour lui
chercher un chemin pour le rejoindrele trouver
le reconnaîtreet c'est tout
La concentration sur le seul vrai besoin que l'on doit continuellement chercher à combler
Partager
Montrer
Parler
Chanter
Danser
Offrir
Avouer
Aimer
Si l'être humain est un mammifère différent, c'est parce qu'il est fait pour aimer
Qu'y a-t-il d'autre sur cette terre que l'amour qui vaille la peine de s'y pencher? Qu'existe-t-il d'autre que l'amour qui rende les choses intéressantes?
Tout dans la fausseté, tout dans les yeux
rien dans le coeur, rien dans le corps
rien qu'un mécanisme, manger, dormir, respirer
Mais la vie, aimer, sentir, donner, c'est le sens du partage, respirer prend un sens quand c'est dans ton coumanger prend un sens quand c'est avec toi, quand je te prépare de l'amour qui tu digereras avec moi
quand ton haleine et la mienne se mêlent dans les odeurs du partage d'un repas
dormir prend un sens quand je rêve à toi
faire l'amour prend un sens quand je te donne mon coeur
travailler est merveilleux quand j'apporte quelque chose au monde
parce que mon coeur aime, est en état d'amour, ma vie a tous les sens possibles
Parce que je vois, je sens, j'entends, je touche, je goûte ta présence, je sais que je vis
Parce que je dis que je t'aime, j'ai mérité la vie qui m'a été donné
Le don de la vie est un cadeau qui prend de la valeur lorsqu'on le donne toujours. Seulement lorsqu'on le donne toujours.
S'approprier, asservir, prendre Tout devient vide à commencer par le coeur qui devient sec On en veut toujours plus quand on prend. Et on en a de moins en moins.
L'amour qu'on refuse de donner devient celui qui nous manque. C'est aimer qui est bon.
Aimer gratuitement aimer sans calcul, sans attente
Le coeur débordant, les yeux aveugles, les bras ouverts Le partage, l'abondance de l'amour, que désirer lorsqu'on est plongé dans une mer d'amour?
Esclaves nous sommes lorsque nous attendons, lorsque nous nous réservons. Ouvrez les portes, les fenêtres, respirer la liberté, l'absence de règle, la joie pour laquelle nous sommes nés!
Il n'y a pas de mur, de temps, tout se transgresse, le respect de la vie n'est pas simplement de ne pas détruire. Il faut bâtir!
Pas des maisons, des routes, mais des échanges, des bonheurs, l'amour

Le viol

Deux éléments potentiellement complémentaires.
Deux vies.
Deux coeurs.
Un échange basé sur des désirs.
Pourtant, sans amour.
Il n'y a pas de vie sans amour, pas d'amour sans abandon.
Posséder est tout le contraire. Même doucement, même avec joie.
L'amour mécanique. C'est une honte de se servir du corps pour se donner des illusions de vie. Se servir du sien propre pour oublier que l'on n'aime pas et que l'on est incapable de donner.
Ce n'est pas la violence d'une agression mais la banalisation de l'amour. L'attirance insipide, vide et sans mystère.
Le temple est profané, on dira qu'il n'a plus de valeur. Alors que la valeur même réside dans son mystère complet, immortel et puissant. Qui se satisfait d'un frottement calculé et bestial lorsqu'on peut danser sans même bouger?
La pâleur d'un orgasme désincarné.
Ce n'est pas sans importance mais ce n'est pas irréparable. Dépenser l'amour alors que l'amour est une source. Les dommages sont importants.
Si l'on joue à donner ce qui n'est pas, l'absence fait mal. Si l'on reconnait l'absence et l'acceuille, la beauté émane de l'intégrité.
Le viol de l'amour, c'est utiliser son corps pour des illusions. Faire de notre vie un film dont on est le spectateur abruti.
Ouvrir son corps n'a pas moins de conséquence qu'ouvrir son coeur. Il est facile de jouir. Quelle est la valeur du mensonge?
Aussi vrai pour les yeux que faux pour le coeur. Deux messages contradictoires.
Aimer, c'est bien avant. Faire l'amour n'est pas un engagement. Continuellement violé, l'amour se perd.
Des critères visuels, une personne inconnue, des sentiments interchangeables.
Ce n'est pas sur cette base que l'on peut aimer.La conquête est un bien que l'on accumule et qui n'a pas plus de valeur que des meubles ou des livres.
Une liste de noms, des souvenirs. Seulement le viol de l'amour.
Et si seulement, on souhaitait échanger, partager et donner notre amour alors les gestes de l'amour auraient un sens. Si seulement les gestes de l'amour avaient un sens.
Il ne s'agit pas de vie commune, de dépenses, de maison, de voiture, de gardienne. Il s'agit de générosité, de courage, de coeur, d'abandon. Les prétextes sont nombreux pour ne pas aimer, les joies demeurent éphémères, insensées, amères et dénaturées.
Il faut ouvrir le coeur avant le corps. Le coeur est un cadeau qui se renouvelle mais s'il n'est pas offert, tout est illusions, peurs, mensonges.
J'ai donné mon coeur mais on a regardé ailleurs. On a tout violé mais le coeur est intact et aussi insoumis et aussi provocant. Je n'ai rien perdu parce que l'amour que l'on garde est celui qui nous manque.
Il n'y a aucun corps qui ne soit pas apte à aimer. Les formes de l'amour sont infinies. Quand la base est absente, on y met du vernis.

La soumission

Il faut choisir: c'est la soumission ou la liberté. Tout dépend de la vie qu'on veut mener. Si c'est la tête baissée, avec un cruel besoin de combler tous les vides que crée notre manque criant de profondeur, ça coûte cher. Il faut avoir maison et voiture à entretenir, voyages à grands frais, repas élaborés, sorties multiples, beaucoup de temps consacré à suivre les nouveautés à acheter, vêtements, gadgets.Le train de vie, ça coûte cher, on travaille fort pour ça.
C'est la soumission.
Maudite crise économique aussi! Si ça n'arrivait pas, on n'aurait pas à penser à notre comportement. On continuerait de consommer jusqu'à l'explosion.
Il faut juste trouver un moyen que l'économie reprenne, comme ça, nos RER vont remonter. Quand on n'est pas assez fatigué ni diverti, il y a d'autres recours: l'alcool, certaines drogues aussi peuvent convenir.
Le système est parfait: on a même droit à du divertissement pour abruti de nos jours, la vie est belle. Pourtant, les assoiffés de la piasse mourront quand même, les avides de pouvoir s'assoient sur des toilettes en or, mais leur marde est aussi brune que celle des chiens.
Et ceux qui meurent avec le sourire parce qu'ils ont reçu de la vie même de quoi subsister assez longtemps pour comprendre que c'est une simplicité absolue qui rend heureux, continuent d'être vus comme des preuves d'un Dieu inexistant, alors que c'est bien ceux qui prient ou ne prient plus qui les tuent par pur orgueil en croyant que les vers qui vont les manger sont plus chic que ceux qui mangent les oiseaux.
La seule liberté, c'est vivre sans rien acquérir et mourir sans rien laisser. Le reste est de la pourriture des coeurs durcis par la peur.

L'amour

Ça fait longtemps que j'y réfléchis. On peut pas dire que c'est une inovation puisque Platon y a pensé bien avant moi!!!
Sérieusement, mes réflexions n'ont rien à voir avec celles du philosophe. Mais il me semble pourtant qu'il y a des idées que l'on accepte et qui sont particulièrement louches.
Comme celles qui sont véhiculées par la publicité et qu'on prend comme des vérités. C'est assez pernicieux la publicité. Je me demandais si ce qu'on nous montre comme valeur en publicité est le reflet de la clientèle cible ou la clientèle se crée en adhérant à des valeurs qu'elle croit commune à suffisamment de gens pour ne pas être exclu de la société si elle y adhère?
J'essaie d'analyser mon propre comportement face à la publicité et surtout celle qui annonce des produits de beauté. Je voudrais parler des annonces de lames de rasoirs pour homme, de gel douche, mais mon coeur s’arrêterait tellement ça m’enrage.
Ah! La beauté! L'adage qui disait: "Il faut souffrir pour être belle" me fait bien rire!! Il faut déjà dépenser beaucoup d'argent, éliminer la compétition, devenir la schtroumphette pour reprendre l'image efficace de Nelly Arcand...Bon, je suis toujours jeune, pas trop mal, ce n'est vraiment pas simple de le dire mais je pense que je ne suis pas mal puisque je plais. Là est le problème. Sur quoi baser le jugement si ce n'est sur un certain concensus?
Alors, les critères généraux ou sociaux de beauté ont leur raison d'être. S'il n'y en avait pas, personne ne pourrait dire s'il est beau ou belle. Pourtant, il me semble que ça devrait être basé sur autre chose.
Quand je vois une femme superbe, souriante jusqu'aux oreilles, étincelante, avec un bruit de sparkle, du brillant, un tan parfait, une peau parfaite, l'air soumis juste assez et indépendant juste assez, en forme, heureuse, jeune, qui me dit que je vaux bien un mascara, une teinture, un rouge à lèvre, un vêtement, une crème, qu'est-ce que ça me fait?
Premièrement, cette femme, elle est à la télé ou dans un magazine. Elle n'est pas réelle. Je le sais bien, je suis réalisatrice. Je sais ce qu'on peut faire avec l'image, et au niveau ou moi je travaille, c'est minime et ça fait tellement beaucoup. Et pourtant, même en le sachant, ça m'affecte.
C'est comme les compliments, à force d'en avoir, on est affecté. Quelqu'un qui veut nous faire perdre notre jugement nous complimente trop, après, on l'écoute. Ça n'a même pas besoin dêtre sincère pour faire l'effet voulu. Alors, moi, quelques jours avant d'avoir mes règles, avec ma bedaine un peu molle, mes cheveux plutôt épuisés, mes joues qui commencent à tomber, mes yeux ordinaires, mon grand nez, ma mauvaise humeure, ma grippe, mes hanches qui ont pris de l'expansion, mes cuisses qui se touchent, mes fesses un peu basses, mes mollets trop gros, mes pieds trop longs, mes ongles rongés, mon poil sur les bras, mes sourcils pas toujours frais fait, mon maquillage cheap, mon linge qui date de 5 ans ou plus, ma face blême, je me dis : Comment j’espère me trouver quelqu’un pour m’aimer?
À en croire la pub, il faudrait que mes jambes soient douces, que je sois douce au complet, belle le jour comme la nuit, que ma vie tourne autour de mes atouts pour séduire mais que je ne m’en serve pas vraiment, que je sois ingénue et fatale à la fois...Que je sois parfaite sans m’arranger serait idéal! Il y a aussi celle qui vend d’autres produits. Celle qui danse pour vendre de la gomme, celle qui pose nue pour vendre du papier de toilette, on a déjà entendu ces rangaines de féministes frustrée...Frustrée de quoi? Frustrée que l’amour d’un homme ne s’arrête qu’au physique de la femme? J’avoue que c’est pour le moins frustrant. Même pour une belle femme. Je sais pas, parfois, j’écoute des films hyper quétaines ou des émissions épouvantables, celles qui sont populaires (et c’est ce qui m’inquiète), et j’y vois des aberrations innomables. Des filles qui cautionnent le fait qu’un homme c’est normal qu’il se désintéresse de sa femme si elle est moins belle qu’avant ou des hommes qui sortent entre gars et qui regardent les femmes très jeunes et qui se trouvent très intelligents de les voirs comme des objets de désir, des annonces de bière (ça dépasse tout) ou les filles sont contentes d’être des objets, pleins de filles qui endossent le rôle de la belle fille qui fait partie d’un décor créé pour les hommes...C’est valorisant d’être la plus belle...oui mais.
Premièrement, tout le monde vieilli. On sait bien que les grand-mère qui ont l’air jeune recoivent des compliments, c’est ben beau. Mais il reste que même si t’es belle pour une grand-mère, la fille de 16 ans, elle est bien plus fraîche pareil. D’ailleurs, il y en a une qui le dit dans une annonce : « Je ne veux pas être belle pour mon âge mais simplement belle. » Bravo, les entrepreneurs ont fait une belle étude de marché. Pour moi, si rester belle veut dire risquer ma vie sur une table d’opération, j’aime mieux vivre laide et plissée longtemps.
On dira ce qu’on voudra, les femmes sont un bien de consommation. Passé une certaine date, écoute ben, pousse pas ta luck. Les filles du secondaire seront toujours prêtes à poser pour annoncer des anti-rides, elles sont justes contentes qu’on les trouve belle. Elles ont raisons. Elles sont complexées. Réunissez une gang de filles normales dans la trentaine et elles vous diront toutes : « Comme j’étais niaiseuse à 20 ans, je pensais jamais que j’avais autant de pouvoir, mais avoir le corps que j’avais et l’expérience que j’ai maintenant, ça serait laitte. »Petit point : je parle des femmes, mais il y a aussi des hommes qui sont pris dans ce système. Que voulez-vous, il y a des gais aussi superficiels que les hétéros et de plus, des femmes qui agissent en homme.
Ensuite, qu’est-ce qui est si valorisant dans le fait d’être belle et d’avoir l’approbation des pairs? Non mais c’est vrai, pourquoi ça fait tellement plaisir de se faire regarder avec convoitise? En fait, ça ne m’intéresse plus et c’est pour cela que je me pose des questions. Si c’est normal pour une femme d’être délaissée si elle n’est pas assez belle, quel est le sens de l’amour? Je n’envie pas mes amis en couple si elle se font tromper pour des plus jeuenes...non merci. Je n’envie pas non plus les sublimes jeunes femmes qui font rire d’elles très longtemps avant de comprendre. Je vois des filles magnifiques absolument malheureuse, très longtemps. Plus elles en font, moins elles comprennent qu’on les trompe, qu’on les laisse. C’est normal, elles attirent le genre de gars qui aime les belles femmes. Ce genre de gars là n’aime pas une belle femme mais les belles femmes. Mais elle, elle se demande encore : « comment ça que j’arrive pas à le garder? » Et là, la fille de l’annonce intervient : « Mes cheveux sont tellements plus doux ». Et ce n’est pas nécessairement sa beauté qui vient nous chercher mais son apparence de bonheur. Pourquoi plus des deux tiers des annonces montrent une fille en situation de séduction? Parce que si tu mets ce shampoing-là dans tes cheveux, il va rester, il ne te tromperas pas.
Bien sûr on ne pense pas ça vraiment, on le sens, c’est pire. C’est complètement émotif. On cherche de l’amour, alors, mon Dieu faites ques mes ongles soient beaux, mes seins tiennent et ma cellullite disparaisse.Pitié! On sors avec le gars la première fois, il regarde la serveuse au resto, les filles dans le film, les passantes; nous on se dit, « qu’est-ce que je pourrais faire pour qu’il ne regarde que moi? »En mettre plus, en mettre moins, en montrer plus en montrer moins, ça dépend du type de gars. Au secondaire, j’avais un kick sur un gars. Il était négligé, rebel, pas coiffé. Je me sentais un peu comme ça moi aussi et j’avais adopté un look dans le genre assez relax. Mais il avait sorti avec une vraie pitoune : une blonde, maquillée, habillée sexy. J’avais compris que presque tous les types de gars aiment le même type de filles. À quelques caractéristiques prêt. Le débat c’est pas s’ils préfèrent les blondes ou les brunettes, les asiatiques ou les slaves, les naturelles ou les poudrées, le débat c’est est-ce qu’il y a des hommes qui préfèrent la sincérité, la beauté personnelle ou bien il n’y a que ceux qui aiment les petits culs et les gros seins déguisées dans un style x préfabriqué par la pub?
Alors, le message qu’on reçoit c’est soit belle, adopte un style et attend qu’on te remarque. Ensuite, met beaucoup d’énergie dans l’entretien de ton corps sinon, c’est quand même normal qu’il te trompe. Pauvre lui, toucher ça! Ouache!
Même qu’on comprends pas les couples costitués de personnes laides. On se dit, « ils se consolent ou quoi? » Avec un certain mépris même. Alors quoi, se mentir c’est mieux? Ne pas voir notre partenaire parce qu’on est trop occupé à se regarder soi-même c’est mieux? Ça a l’air mieux c’est sûr, c’est l’image du bonheur reproduite parfaitement. Les autres ont l’image des loosers dans les films alors que voulez-vous, c’est sûr qu’ils le sont.
D’ailleurs, se tromper c’est normal, personne ne résiste. Personne ne résiste tant que c’est l’image qui est priorisée. Ça me fait bien rire moi, que les hommes se sentent tellement mal pris dans notre société féministe!!! Elle est tellement bonne! La société n’est pas à l’image des hommes, c’est clair : c’est rendu qu’on fait la vaisselle en talons aiguilles pour pas tuer la magie dans le couple, c’est rendu qu’il faut accepter que notre chum se masturbe devant Internet, c’est rendu que l’engagement est une plaie, c’est rendu qu’il faut s’inventer de l’affection en se faisant tirer par les cheveux, c’est rendu qu’on est des porn stars pour pas les perdre, qu’on passe des centaines de dollars en entretien (pis c’est même pas garantie), mais j’avoue que maintenant s’ils ne demandent pas la permission, on peut aller en cours. C’est déstabilisant.
Bon bon, je le sais, vous allez trouver que j’exagère, en plus, je suis seule, ma dernière baise est avec un quinquagénaire, je suis juste mal baisée. Mais oui, et les femmes aussi disent ça. Comme si on n’est pas une femme si on n’est pas désirable, surtout, on n’est pas bien dans notre vie quand on ne sent pas que pleins d’hommes voudraient nous prendre sauvagement et ne peuvent résister à notre sexappeal. Désolée, je je je je préfère l’abstinance!
D’ailleurs, comme le truc pour avoir de l’attention c’est les talons hauts, c’est pas trop compliqué. C’est comme un jouet qui parle, un moment donné, on a entendu ce qu’il dit et il nous tappe. Celui qu’on préfère, c’est celui qui offre des possibilités. Les hommes prévisibles, ça va être corrects.
J’écris ça, pis je suis sûre qu’il y en a des hommes intéressants, malheureusement, je dois admettre que moi, je suis allée souvent vers des vrais épais, à cause de mes complexes sûrement et de mon incompréhension de la game. Je me disais que j’allais finir par me faire aimer vu que j’aimais le sexe, je faisais bien à manger, en plus, en extra j’étais sincère. Mais encore là, j’avais sous estimé l’importance dans l’engagement du statut social. J’étais définitivement beaucoup trop romantique. Maintenant, je refuse tout ce qui est animal, car pour aimer désormais, va falloir que ça soit la valeur de la personne et non ses phéromones. Le besoin d’amour est tellement grand que on fait des compromis jusqu’à ne plus avoir d’espoir et là, on souffre. Ensuite, on recommence. Mais vraiment, le gars qui te remarque parce que tu le fais bander, on peut pas dire qu’il y a un gros projet de vie là-dedans, quand on sait combien de temps dure une érection et que ce membre n’a pas grand mémoire ni loyauté.
Il est impératif de sortir des idées de la publicité, des rôles homme-femme, de l’image, du prestige. Parce que c’est vrai, certaines personnes sont superficielles au point de sortir avec quelqu’un pour être vu avec une personne qui a un look de réussite et ça les aide à avoir une crédibilité. Des gars qui sortent avec des filles maigres qui ont des os à la place du soutien-gorge et dix pouces de vide entre les cuisses, correspondant à l’image qu’on voit dans la pub et qui les trompent avec des plantureuses généreuses poitrines pour deux et gras de fesse bien rebondissant, par exemple. On vit tellement dans un monde de femmes que la prostitution est toujours illégale. Ça arrange qui exactement?Je souhaite toujours l’amour, mais je ne suis plus prête à faire des compromis sur le fond. C’est-à-dire que l’apparance d’amour ne pourra plus jamais me satisfaire. Me manger au lieu de me dire je t’aime ça ne passera pas. Qu’est-ce tu veux, les hommes sont de même, ils disent qu’ils aiment avec des gestes. C’est clair, c’est facile après ça de dire : « je t’ai jamais dit ça » et de se sauver comme un sale con. Si c’est si difficile d’être un être humain, on peut aussi ouvrir des zoos pour homme primitifs, y s’comprennent tellement! Et pour décharger, une image de fille suffit. Ça coûterait pas cher, et ils arrêteraient de se reproduire. Car, le sexe n’engage pas; propagez le mot. Qu’est-ce qui nous reste à nous, femmes vieillissantes si ce n’est de croire que l’amour n’est pas un leurre? Qu’il y a des gens pour qui l’affection réelle, l’engagement (pas sur le temps mais sur la loyauté), le respect réel, l’attachement est important?
J’aime un homme moi, vraiment, et il n’y a pas d’histoire de sexe entre nous deux. C’est mon fils. C’est un homme. Il est absolument ti-gars, je ne le castre pas parce que je suis frustrée à cause des hommes. D’ailleurs, je ne suis pas frustrée à cause des hommes!! Je l’aime tellement ce petit homme. Et je l’aimerai toujours, et ce n’est pas vrai que c’est le sang qui fait ça, parce que certains parents n’aiment pas leurs enfants. Parfois, on me dit : « Tu ne devrais pas dormir avec lui, tu le gâtes, quand tu vas avoir un chum, il va avoir de la misère ». Et ben! Grosse découverte! Mais je n’aurai plus un chum qui a besoin d’une deuxième mère. Quand j’aurai un homme dans ma vie, il sera autonome. Je sais, je rêve en couleur, mais tant qu’à rêver!Je me demande vraiment comment je pourrais priver mon fils de l’amour dont il a besoin pour le donner à une personne qui s’estime plus important que les autres et qui me voit comme un dispenseur d’affection qui devrait écarter mon fils parce qu’il serait un rival. Si mon amoureux et mon fils ne peuvent cohabiter, c’est que le grand est aussi bébé que le petit et je ne veux plus d’autre enfant.
D’ailleurs, on dit souvent : « On n’est pas fait en bois » pour justifier ou excuser nos écarts de conduite sexuels, mais coudonc, moi j’annonce que je suis faite en bois désormais. J’ai peut-être déjà été une pitoune mais y’a trop de draveurs qui m’ont passé dessus pour que ça m’excite encore. Celui qui va vouloir réveiller mon désir, va falloir qu’il soit habile de ses mains pis qu’y se gosse une raison pas mal clair de me déranger. Parce que ma paix, mon intimité, ma vie, vaut pas mal plus qu’une botte. Plus on est belle, plus on s’en inquiète. On fait ben de s’enlaidir, on devient plus difficile, plus heureuse, plus confiante. La nature est ben faitte.

La richesse, ça se partage!

Chômage, aide sociale, la pauvreté banalisée!
Ah! mon garçon! J'ai tellement hâte que tu grandisses!Pis c'est naturel, pis après on pense aux temps d'avant, quand t'étais petit...Pis on s'ennuie!
J'ai souvent entendu des gens dire que c'était égoiste d'avoir des enfants pour les mettre au monde dans une société comme la nôtre.
Ah! Faites-moi pas pleurer!!
Quand je me suis finalement résignée à aller à l'université vers l'âge de 23 ans, je suis allée en linguistique parce que je ne voulais pas étudier les communications, même si je suis réalisatrice. Encore moins le cinéma, je ne veux pas devenir René-Homier Roy, quand même!!!
Chômage, aide sociale, la pauvreté on en a assez!
On apprenait que la société pis les hommes ou ben les femmes ou encore plus grave, l'amour, c'est des concepts. Ça n'existe pas. Ce qui existe par contre, c'est une chaise, admettons qu'on la pointe en le disant. Mais si on dit les chaises pis qu'on fait référence à aucune chaise ou groupe de chaise en particulier, c'est un concept. Ce qu'il y a de plus abstrait dans la langue, c'est les signes comme le genre et le nombre. Quand on écrit les chaises, le s à la fin de chaise est un concept purement abstrait et une invention de l'esprit humain. C'est fort hen?
Tout ça pour dire que la société, c'est un concept. Une invention de l'esprit humain, une façon de rendre un peu ce qu'on a dans notre boîte crânienne.
Minimum wage has to be enough to get past poverty!
Faque venez pas me dire que à cause de la société on devrait pas faire d'enfant. Bâtard! La société n'existe pas!!! Mais nos corps eux autres, ils existent! Et toi, individu, tu existes.C'est Ghandi qui a dit : Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. Il n'y a pas d'autre solution. Cherchez pas, c'est pas en travaillant pour enrichir la trentaine de gros plein de marde qui contrôle tout qu'on va rendre la société moins dégueulasse pour nos enfants.
Quand je suis allée cette avant-midi crier des slogans au metro Mc Gill dans l'enceinte de la Banque Laurentienne, je pensais à mon garçon pis j'me disais: c'est la seule façon que j'ai pour qu'il soit fier de moi.
La priorité d'être logé, passe avant l'droit d'propriété!
Pis on était aussi une trentaine. Le monde qui passait faisait des petis sourires condescendants pis continuait leur chemin. Y'avait beaucoup de policiers par contre. J'me suis dit, si un jour je vais dans une manifestation qui tourne mal, comme la prochaine anti-capitaliste le 1er mai, si jamais je me fais arrêter, mon fils! Il n'a que moi au monde!
La charité c'est pas assez, on veut justice et dignité!
Et justement, il n'a que moi au monde et pour l'instant, chaque geste que je pose est une condamnation, chaque phrase que je dis peut être retenue contre moi, les enfants c'est impitoyable. Savez-vous pourquoi? Parce qu'ils ne sont pas encore cyniques, pas encore écoeurés, pas encore vendus, pas encore lâches, pas encore responsables. Ils savent ce qui est bon et vrai parce qu'ils écoutent les personnes qui les aiment, point.
On s'laissera pas appauvrir, on s'laissera pas désunir!
Et quand on agi pas selon ce qu'on dit, ils nous le font remarquer avec beaucoup de candeur, ils ont raison, mais nous, on sourit parce qu'on sait. On sait quoi? On sait qu'on s'écrase par peur de manquer de nourriture!!!
Un revenu décent, c'est urgent!
Mais on sait pu rien, on se laisse faire par une poignée de gens sous prétexte que c'est la société! Le système est tellement basé sur un équilibre fragile, y sont tellement gourmands les sales qu'y sont obligés de faire payer tout le monde pour éponger les pertes de leurs entreprises pendant que les PDG se prennent des salaires de plusieurs millions par année.
Fin à la faim! Fin à la faim!
Tout le monde sait qu'on a les moyens de mettre fin à la faim, mondialement, mais on continue d'écouter les journalistes payés par des vendeurs de propagandes parce qu'eux autres y'ont compris qu'on est à l'ère de l'image, faut que ça soit beau, visuel. C'est pas juste les adolesentes à moitié nues qui vendent, l'image du bon père de famille fait avaler ben des affaires aussi. Ça peut être pratique.
La pauvreté et l'exclusion, c'est pas un choix, c'est un affront!
Alors, la roue tourne, on vit dans la peur, la peur de perdre, la peur d'être exclu de la société de consommation qui nous rend tellement heureux!! On voit ben que plus on gagne plus on dépense, mais c'est fait de même, qu'est-ce que tu veux!
Les riches encaissent, il faut qu'ça cesse!
Faut penser à sa retraite, à ne pas diminuer de niveau de vie! Y'a des claques qui se perdent en sacrament! Me semble que ceux qui mangent du passé date de Moisie Montréal à l'année parce qu'y'ont pas de quoi s'payer du simili poulet en spécial, y'ont autrement de soucis.
Mais eux, c'est qu'ils l'ont cherché. En quoi je suis responsable moi? Y'ont juste à travailler comme tout le monde.
Saviez-vous que le salaire minimum actuellement, même en travaillant 40 heures par semaine, arrive en bas du seuil de pauvreté calculé par Statistique Canada?
Tout c'qui compte c'est la piasse, les personnes n'ont pas d'place!Pourtant, c'est les mêmes qui font le calcul. Mais, serait-ce que l'industrie et le capital sont les vrais dirigeants et que nos politiciens sont des pantins? Pas vrai!
Les baisses d'impôts, c'est pas c'qui faut!
J'en ai ma claque d'entendre les mêmes défaites, les mêmes phrases de looser, les mêmes niaiseries entendues à la télé. Je l'sais ben qu'on apprend pas à réfléchir à l'école, ce serait plutôt devenu le contraire, on apprend à se fermer la gueule pis à fonctionner. Avec le sourire s'il vous plaît. Rentrer travailler en sifflant le lundi matin parce que sinon, vous devenez un élément négatif de cette belle équipe d'arriérés mental!
Tannés de crever d'faim, notre colère y mettra fin!Comment, t'es malade? Pourtant, il y a Adrien Gagnon. Tu trouves ta job plate? Mais défoule-toi en bitchant! Tu vois pas tes enfants, mais c'est comme ça de nos jours, c'est bon pour leur développement de sociabiliser.
Under attack, what do we do? Stand up, fight back!
En plus, tout ce qu'il faut pour oublier est disponible pas cher, au coin de la rue. Si t'as pas le moral, c'est sûrement que tu n'es pas inscrit à un gym. Va te tonifier, un coprs flasque, c'est sûr que ça donne des idées flasques. Une petite chirurgie, c'est comme la bedaine ou la moustache dans le temps, ça montre que t'as du power d'achat. Il n'y a rien d'anormal à mettre sa vie en danger pour parraître plus jeune, voyons! Tu l'as mérité, t'as travaillé pour ça, vas-y, mets-leur en plein la vue! Quand t'as la face figée, anyway, pas besoin d'avoir des émotions, elles ne parraissent plus.
La misère, c'est assez!
La violence, c'est assez!
L'exploitation, c'est assez!
La répression, c'est assez!
La discrimination, c'est assez!
Y'a personne qui fait pitié au Canada à comparé à en Afrique. C'est même pas des vrais pauvres. Sont gras durs! Y'ont les lunettes payées (à un montant inférieur à tout se qui se trouve en magasin), le dentiste (qui les exploite; mais le voleur c'est le bs, y fait rien!) les médicaments (comment y peuvent se plaindre de solitude ou d'isolement tant qu'ils auront accès gratuitement au prozac et au valium!) maudit qu'on est chiâleux au Québec!
L'éducation, c'est un droit!
L'information, c'est un droit!
Le logement, c'est un droit!
L'alimentation, c'est un droit!
Le libre choix, c'est un droit!
S'organiser, c'est un droit!
Y'a les maladies des riches aussi, comme la maigreur, l'impuissance!!
Eux autres aussi, y'ont leurs problèmes. Moi, j'ai jamais été assez riche pour être maigre. J'avoue.
Les prestations actuelles couvrent même pas l'essentiel!
Le succès du système repose sur l'ignorance, sur une partie des êtres humains qui seront toujours trop lâches pour réfléchir, sur ceux qui n'ont même pas le loisir d'y penser submergés par les responsabilités qu'ils sont. De tous les temps et de toutes les révolutions, je crois qu'il a dû y avoir le même pourcentage de bandits, de larves et de révolutionnaires. C'est toujours pareil, c'est comme l'homosexualité. Les morons qui pensent que les gais détaignent sur nos enfants se trompent. Le pourcentage d'homosexuel a toujours été, partout dans le monde PAREIL.
We contribute to society, we say no to poverty!
Alors, à quoi bon se battre? Ben me semble c't'évident! Je suis du pourcentage des révolutionnaires. Si je lâche, on perd un gros morceau, on n'est jamais beaucoup. J'imagine que c'est proportionnel au nombre de bandits. La vie est ben faite pareil!Le bien-être du public, doit passer avant le fric!Pis y'a mon garçon. C'est ma motivation. J'me dis que je peux pas lui laisser le monde à changer sans faire ma part de toutes mes forces perdues, inutiles, insencées, folles, parce que là, oui j'aurais honte de l'avoir mis au monde pis de l'avoir abandonné.