vendredi 20 février 2009

Pendant ce temps, chez les Conservateurs...

J’ai eu un sourire en coin en tombant sur cet article de Cyberpresse

Le gouvernement se dissocie des propos controversés d'un député

La Presse Canadienne
Ottawa

La députée Josée Verner et le bureau du ministre du Patrimoine, James Moore, ont tenté de réparer les pots cassés par le député conservateur Daniel Petit, qui a affirmé que son parti n'était pas «copain-copain avec les artistes».

Le député de la région de Québec a fait cette déclaration pour justifier l'absence de tout député conservateur au rassemblement «Québec horizon culture» cette semaine. En entrevue au quotidien Le Soleil, M. Petit a également soutenu que les sommes injectées dans la culture permettaient aux artistes de «distraire» les Canadiens.

Alors que les conservateurs tentent de redorer leur blason en ce qui a trait à la culture, particulièrement au Québec, ces commentaires sont plutôt susceptibles de jeter de l'huile sur le feu.

Le directrice des communications du ministre Moore, Deirdra McCracken, a assuré que la prise de position du député n'était pas représentative de celle du caucus conservateur.

La ministre de la Francophonie, Josée Verner, autrefois au Patrimoine, a abondé dans le même sens vendredi, indiquant que le gouvernement souhaitait collaborer avec les artistes.

Selon la porte-parole bloquiste en matière de culture, Carole Lavallée, M. Petit a dit tout haut ce que l'ensemble des conservateurs pensent tout bas lorsqu'il s'agit des arts et de la culture.
C’est certain qu’on est obligés de leur donner le bénéfice du doute là-dessus. Surtout en regard de la mobilisation de l’automne dernier, je ne crois pas que les Conservateurs puissent se payer le luxe d’une telle déclaration. Enfin, s’ils veulent marquer des points au Québec, ils commencent à faire (très timidement) leurs devoirs...

Je vous laisse avec ma phrase du jour, la citation du député Petit, en vignette dans l’article : 
«On a peut-être une façon différente d'aborder la culture, dit M. Petit. On n'est pas présents, on est plutôt des gens très pragmatiques. On augmente des budgets, mais on n'est pas tellement copain-copain avec les artistes»

mardi 3 février 2009

J'aime tout le monde

J'ai réfléchi et je me suis permis de laisser passer une journée pour exprimer mes sentiments sur l'émission de Tout le monde en parle de dimanche dernier. Je croyais utiliser la technique des journalistes dans l'affaire de Lola et Éric et prendre des pseudonymes pour parler plus généralement de ce qui m'interpelle dans toute l'histoire de Richard Martineau, de Jean-François Mercier et du bye bye, mais je vais assumer ce que j'écris. D'ailleurs, sur le plan personnel, je n'ai pas plus à cacher que sur le plan professionnel et si mon opinion intéresse une poignée de gens sur Facebook, myspace et blogspots, il a aussi attirer l'attention de l'équipe tqs qui a mis un lien sur leur site pour mon billet sur le film Polytechnique. Bien sûr c'est de la belle publicité gratuite pour le film, mais j'ai l'intime conviction que mon opinion intéresse parce qu'il est transparent, honnête et fait avec beaucoup d'engagement. Et vous comprendrez peut-être mes petits scrupules en lisant mon billet d'aujourd'hui.
Ceux qui me connaissent savent que je suis une petite comique à mes heures, j'aime provoquer. Je voudrais que les gens aient une opinion sur tout mais pas nécessairement ce qui est à la mode. Je voudrais qu'ils apprennent à analyser plus loin que ce qui est dit aux nouvelles ou dans les émissions d'informations reliées à l'actualité. Ma façon de le faire est de donner mon opinion de manière tranchée pour que ceux qui ne sont pas d'accord se lèvent et pour que ceux qui sont d'accord y pensent. Je suis une idéaliste! Même que en ce moment, suite à une chute et à cause d'une sensibilité ou comme ils disent une prédisposition, j'ai ce qu'on appelle de l'eau dans le genou. On m'a dit que psychologiquement, c'est parce que je refuserais de plier à quelque chose...il va falloir que j'aie de l'eau dans tout le corps avant que je plie, franchement, j'ai la tête dure.
Je le confesse, j'ai beaucoup jugé sans connaître dans ma vie. Je ne pourrais vous énumérer la liste des artistes, des personnalité publiques, des situations dans mon cercle social que j'ai jugés. Mea coulpa. Par contre, il faut me donner que je suis capable de changer d'idée. Et même, je l'avoue publiquement. Et je passe pour une instable.
Jean-François Mercier, je ne le connaissais pas avant de voir Les Bougons. J'ai aimé ça Les Bougons. J'ai même pleuré en l'écoutant quelques fois. C'était cru, dur, parfois vraiment stupides et pas très drôle, mais d'autres fois, touchant et profond.
Il est de même Jean-François Mercier aussi. Parfois, j'écoute ses monologues, je vais sur Youtube voir ses niaiseries et je le trouve touchant, cru, dur, stupide, mais il me brasse et même si je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'il dit, et encore moins avec la manière dont il le dit parce que je ne suis pas certaine que tout le monde comprend son vrai propos, je ne le condamne pas du tout. Je l'aime.
Toutefois, en voulant s'excuser pour avoir choquer les gens avec leur joke sur Nathalie, il a aussi fait mention du sketche sur Denis Lévesque. M. Richard Martineau, que je ne trouve pas particulièrement intéressant d'habitude, lui a raconté une petite histoire tout-à-fait saisissante sur les circonstances dans lesquelles la famille de M. Lévesque a vu l'émission et comment cela les a blessé profondément. Au lieu d'admettre que les propos étaient déplacés et peu approprié (on ne parlait pas du Doc Mailloux, dont on aurait pu rire des penchants racistes puisqu'il avait mentionné lui-même dans l'année que les noirs avaient une intelligence inférieure au blanc!!!) mais bien d'un journaliste qui avait fait une entrevue jugée mauvaise avec Paul McCartney parce que son anglais était approximatif et qu'il lui avait donné des «bines» sur le bras.
Bon.
Je vois pas vraiment le rapport.
Et puis, au lieu d'admettre que leur blague était ratée, il en a rajouté, en mentionnant dans la plus grande mauvaise foi une entrevue réalisée par le même monsieur dans lequel il aurait demandé à un transboy s'il en aurait voulu une plus grosse lors de son opération le transformant en gars pour de bon. Selon M. Mercier, il lui aurait posé cette question suite à l'explication du jeune homme sur l'endroit où ils prélevaient la peau pour créer un organe sexuel masculin de toutes pièces et cela justifiait le mépris avec lequel ils l'ont imité.
J'ai vu l'émission en question. Le jeune homme a donné une entrevue généreuse dans laquelle il a livré ce qu'il a vécu. Denis Lévesque ne lui a jamais manqué de respect et lorsqu'il lui a demandé s'il en aurait voulu une plus grosse, c'était parce que le jeune homme (Alexis) avait mentionné qu'ils lui avaient fabriqué un organe standard de 6 pouces et que ça rapetissait par la suite à cause de je ne sais quelle réaction après «l'installation». Est-ce que ce n'est pas légitime comme question, est-ce que ça ne montrait pas la fragilité et les difficultés ainsi que les questionnements face auxquels on peut être quand on prend une telle décision, c'est-à-dire: changer de sexe? Expliquez-moi pourquoi il n'aurait pas dû lui demander ça et ce que ça justifie dans le propos qu'ils lui ont mis dans la bouche en l'imitant?
Le public commençait à penser que la décision du gouvernement de payer les opérations de changement de sexe au Québec créerait une augmentation des demandes. M. Léveque a montré, de façon très simple, comment cette opération pouvait être éprouvante et pénible et qu'on ne pouvait pas prendre cette décision à la légère. La proximité et l'intimité qu'il a avec ses invités est réelle et il répond à des questions de personnes qui ne font peut-être pas partie de l'élite intellectuelle, mais qui ont droit à l'information eux aussi et dans une formule qu'ils comprennent et qu'ils aiment écouter. Cela ne rend pas le journaliste qui le fait un crétin. S'il ne se met pas en avantage pour avoir l'air plus intelligent que ses invités, c'est du professionnalisme. Je l'aime et j'écoute son émission. Et l'acteur François Marenda qui l'a imité était bon aussi, s'il avait dit des choses intelligentes, ça aurait été drôle. Je l'aime lui aussi.
En plus, j'ai écouté l'entrevue avec l'ex Beatles et j'ai encore moins compris pourquoi on s'acharnait sur lui finalement. L'entrevue n'était pas particulièrement bon, mais pas non plus si mauvais qu'on en rit pendant des mois. On ne peut pas dire qu'il avait le contact avec McCartney, mais on peut imaginer la situation dans laquelle il devait réaliser l'entrevue et comprendre que ce n'était pas de tout repos. En plus, il devait être heureux de rencontrer une personne qu'il admirait personnellement et je me demande qui parmi ceux qui l'ont critiqué aurait fait mieux.
Moi, j'étais ado quand Véronique Cloutier a commencé à Musique Plus, clamant qu'elle avait un bac en journalisme à l'âge de 19 ans. Ses entrevues n'étaient pas particulièrement intéressantes, au point que je me souviens très bien que moi et mes chums on souhaitait que ce soit Geneviève Borne ou Claude Rajotte qui rencontrent les groupes qu'on aimait. Sinon, on en était quitte pour se taper une entrevue de pas grand chose avec aucune question intelligente. Tout est relatif dans la vie. Véronique avait massacré l'entrevue avec Soul Asylum en 1995. Pour cette raison, je ne l'ai jamais aimé, c'est incroyable!! Mais aujourd'hui, je comprends qu'elle veut la même chose que les autres: se réaliser et être heureuse. Bon, peut-être qu'elle veut aussi beaucoup d'argent. Mais tant qu'elle reste à Paquet voleur, je l'aime elle aussi.
Richard Martineau, je ne l'aimais pas parce qu'il me semblait condescendant et parce qu'il sort avec Sophie Durocher que je n'aime pas parce que quand je l'ai rencontré, elle ne m'avait pas semblé sympathique. Ça n'a pas de fin ma foi!! Je ne lis même pas sa chronique dans le Journal de Mourial à Martineau. Comme le maladroit monsieur du syndicat a mentionné dimanche...mais Martineau a dit deux choses intelligentes pendant l'émission. La première, j'en ai déjà parlé et la deuxième, c'est que taper sur la tête du monde, ça manque de classe. Alors maintenant, je l'aime pour ça.
J'ai toujours été contre le politiquement correct parce que je trouvais ça ridicule qu'on s'empêche de dire un sourd ou un nain. Ça n'a rien de personnel. Mais quand on s'acharne sur quelqu'un, c'est différent. Je considère qu'on doit parler de ce que l'on croit, en restant ouvert aux critiques soi-même. Et cela implique de parfois heurter des gens, mais tant qu'on ne les attaque pas, on n'y peut rien. Sauf que rire d'une personne en utilisant ses défauts ou ses handicaps pour la ridiculiser, rire d'une personne pour se donner du capital de popularité soi-même ou rire d'une personne pour rien, sans la connaître, c'est minable.
Entendons-nous bien, je l'ai déjà fait. Il n'y a pas si longtemps. Et mes amis vont rire, mais je l'admets, j'ai eu toute une leçon de vie dernièrement exactement sur ce sujet. Et j'ai réfléchi, je me suis donné une journée pour réagir aux propos que j'ai entendu dans Tout le monde en parle dimanche. J'admets que je n'ai pas la langue dans ma poche et peut-être toi, le lecteur, tu n'aimeras pas mon billet. Mais ça ne te justifieras pas de me traiter de conne.
Il n'est pas nécessaire d'être connu pour comprendre le mal que ça peut faire. Il y a des gens qui ne m'aiment pas au bureau où je travaille et ces gens-là ont dit des choses à mon sujet. C'est devenu une blague. Je ne peux pas dire que je les aime particulièrement moi non plus, mais ce n'est pas très agréable de savoir que l'on se moque de vous, avec des histoires inventées, grossies et complètement ridicules, juste parce que les gens ne vous connaissent pas vraiment et que vous ne leur êtes pas sympathique pour des raisons x y z.
J'aime tout le monde, ça n'a rien de personnel. Je ne veux plus descendre personne non plus, pas personnellement. C'est gratuit, inadéquat et minable. Apprenons donc à nous exprimer dans la joie et l'amour, dans le respect des autres et en parlant de ce que l'on connaît, en apprenant à reconnaître nos erreurs de jugement et en grandissant dans la bonne foi, en n'écartant pas du revers de la main des personnes qui pourraient nous apporter beaucoup malgré leur image ou leur statut social. En parlant au je comme disent les psy, comme des personnes bien dans leur peau, équilibrée et sincère, mais pas comme des êtres qui se croient supérieurs aux autres et qui blessent sans considération, parce qu'eux sont au goût du jour.